mercredi 24 novembre 2010

Siège de Beaucaire

Le siège de Beaucaire est une opération militaire de la croisade des Albigeois.

Situation

A l’issue du IVe concile de Latran, le 14 décembre 1215, le comte Raymond VI de Toulouse avait été dépossédé de ses états. La plus grande partie (comtés de Toulouse, d’Agen, de Rouergue, de Quercy et de Lodève) avaient été donnés à Simon IV de Montfort tandis que le marquisat de Provence était destiné à Raymond VII de Toulouse, sous condition de bonne conduite.

Quelques mois se sont écoulés. Simon de Montfort s’est rendu à Paris pour rendre hommage de ses nouvelles terres à Philippe II Auguste, roi de France, et Raymond VI s’est réfugié à Gênes, avec son fils. De Gênes, le père et le fils décident de ne pas attendre pour prendre possession du marquisat de Provence et débarquent à Marseille où ils aident les consuls et la population de la ville en lutte contre l’évêque de Marseille. En remerciement, ils obtiennent une armée qui leur permet d’occuper le marquisat de Provence.

Lorsqu’il avait rendu sa sentence à propos des biens de Raymond VI, le pape n’avait pas évoqué la ville de Beaucaire. Cette ville appartenait aux archevêques d’Arles et en avaient confié la garde aux comtes de Toulouse. En 1215, l’archevêque l’avait reprise et confiée à Simon de Montfort, qui y avait laissé une garnison commandée par Lambert de Limoux. Comme elle n’était pas expressément mentionnée dans la sentence, Simon de Montfort la considérait comme sa possession. Comme la ville était limitrophe du marquisat, Raymond VII la revendiquait comme sienne. La situation de la ville au bord du Rhône en faisait une cité riche et stratégiquement importante.

Le siège

Soutenu par une armée d’Avignonnais et de Tarasconnais, Raymond VII se rend à Beaucaire, où les habitants, enthousiastes, lui ouvrent les portes, à la fin du mois de mai 1216. Lambert de Limoux tente de s’opposer aux troupes du comte de Toulouse, mais la supériorité numérique de ceux-ci et des habitants l’oblige à se replier dans le château où il se retranche, et se trouve rapidement assiégé. Il a cependant le temps d’envoyer des messages à Simon de Montfort, qui se trouve en Île-de-France et à son frère Guy de Montfort, qui se trouve à Toulouse.

Dès qu’il est prévenu, Guy bat le rappel des troupes et marche sur Beaucaire. Il arrive à Nîmes le 3 juin, En chemin, il apprend que Bellegarde, à quelques kilomètres au sud de Beaucaire, a ouvert ses portes aux troupes de Raymond. Le 4 juin, il commence par prendre le village pour éviter que ses ennemis disposent d’une base pouvant les prendre à revers. Pour tenter d’intimider son ennemi, Raymond sort ses troupes et les deux armées s’observent, sans livrer le combat. Le lendemain, c’est Simon de Montfort qui arrive sur les lieux.

Raymond de Toulouse ne dispose pas de suffisamment d’effectif pour engager la bataille en rase campagne, aussi se retranche-t-il dans la ville, dont il avait organisé la défense et le ravitaillement avant l’arrivée de Montfort. Simon de Montfort le sait et se prépare à un siège qui promet d’être long. Le château est isolé, et les vivres et l’eau risquent de manquer. La ville, elle, est arrosée par le Rhône et continue d’être ravitaillée. Montfort pour ravitailler son armée, doit faire escorter les convois, car la région n’est pas sûre et les provençaux les attaquent périodiquement. Cela diminue d’autant les effectifs pour le siège.

Montfort tente de prendre d’assaut la ville à trois reprises mais est repoussé à chaque fois. Alors que les troupes de Raymond sont pleins d’entrain et de courage, la lassitude et le découragement gagne l’armée de Simon de Montfort. De plus, pendant le mois d’août, Lambert de Limoux fait savoir à Simon de Montfort que les vivres et l’eau commencent à manquer, et qu’il va devoir capituler. Des messagers venant du Languedoc apprennent que le Toulousain s’agite. Aussi les barons de Montfort lui conseillent de mettre fin au siège, afin de régler la situation du comté de Toulouse. Simon de Montfort s’y résigne et négocie avec le comte de Toulouse la levée du siège en échange de la vie sauve pour la garnison de Lambert de Limoux.

Conséquence

Ce siège est un grave échec pour Simon de Montfort et met à mal sa réputation d’invincibilité. De plus la lassitude et le découragement de ses troupes commencent à se faire sentir. Ce ne sont plus les intrépides de la bataille de Muret ou de Castelnaudary, mais des hommes usés par sept ans de guerres continuelles et d’opération sans cesse à recommencer.

A partir de ce moment, Simon de Montfort va accumuler les erreurs. Il va exiger des garanties et des sommes importantes de la ville de Toulouse, transformant une animosité en haine. A la fin de l’année 1217, la ville se révolte, et Simon de Montfort trouve la mort au cours du siège.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Siège de Beaucaire de Wikipédia en français (auteurs)

lundi 22 novembre 2010

Roger-Bernard II de Foix

Roger Bernard II, dit le Grand (1195 - † 26 mai 1241) est un comte de Foix de 1223 à 1241. Il était fils de Raymond-Roger, comte de Foix, et de Philippe.

Biographie

Il se fit connaître en 1217 lorsqu’il défendit pendant six semaines le château de Montgrenier contre les assauts de Simon IV de Montfort. L’année suivante, il se distingue pendant le siège de Toulouse, où meurt Simon de Montfort. En 1220, il aide son père à reprendre Lavaur et Puylaurens et joue un rôle important auprès de son père pour la reconquête de ses domaines perdus. Mirepoix ne sera cependant repris que plus tard.

A l’époque de son avènement, il aide le nouveau comte de Toulouse Raymond VII à assiéger Carcassonne. Le 14 septembre 1224, les croisés cèdent devant les Albigeois et la guerre prend fin, chaque seigneur occitan faisant la paix avec l’église. En 1226, le nouveau roi de France Louis VIII le Lion reprend les hostilités pour faire valoir les droits de la Couronne sur le Languedoc. Roger-Bernard tente de maintenir la paix, mais le roi rejette son ambassade, et les comtes de Toulouse et de Foix reprennent les armes. Roger Bernard et un petit contingent de ses vassaux constituent une poche de résistance à Limoux de juin 1226 à juin 1227, mais cette guerre ne fut qu’une série d’escarmouches ponctuelles. En 1229, Raymond VII signe le traité de Meaux avec Louis IX, le successeur de Louis le Lion. Excommunié depuis mars ou avril 1227, et son seul allié ayant signé la paix, Roger Bernard n’a d’autre choix que de négocier la paix. Le traité lui garantit ses possessions, mais il doit renoncer à Mirepoix.

Mariage et enfants

En 1203, il épouse une Cathare, Ermesinde, vicomtesse de Castelbon et dame d’Andorre, et il s’attacha à s’étendre vers le sud, lorsque ses relations avec les souverains français le lui permettaient. Il fortifie les villes sur la route d’Andorre et d’Urgel. Il entre en conflit en 1223 avec l’évêque d’Urgel sur la vallée de Caboet. Il s’opposa à la venue de l’Inquisition dans ses états et s’opposa à l’évêque en avril 1239. Il ne participa pas à la révolte de Raimond II Trencavel en 1240.

Il meurt en 1241, laissant deux enfants d'Ermesinde de Castelbon, sa première épouse :
- Roger IV († 1265), comte de Foix
- Esclarmonde, mariée en 1256 à Raymond Floch de Cardona.
Ermesinde de Castelbon meurt en 1229 et Roger Bernard se remarie avec Ermengarde, fille d’Aymeri III, vicomte de Narbonne et en a :
- Cécile († 1271), mariée à Alvaro de Cabrera, comte d’Urgel.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Roger-Bernard II de Foix de Wikipédia en français (auteurs)

jeudi 18 novembre 2010

Pieusse

Le château de Pieusse est un château cathare situé sur la commune de Pieusse près de Limoux dans le département de l'Aude  en France. Ce château est actuellement du domaine privé et ne peut être visité. C'est un "vrai" château cathare dans le sens où il n'a pas été remanié par la couronne royale lors de l'annexion du Roussillon  à la France. Il est caractérisé par un donjon d'époque massif dont l'utilisation était essentiellement défensive. Il est vendu comme bien national en 1791.

Histoire

Le château de Pieusse a été construit aux environs de 1140 à 1145, sous le règne du roi Louis VII le jeune par les Comtes de Foix. En 1225, il abrite le concile Cathares, rassemblant une centaines de parfaits présidé par Guilhabert de Castres, évêque de Toulouse. Lors d'une réunion au château, ils décident de créer l'évêché du Razes. Benoît de Termes y est ordonné évêque de ce nouveau diocèse. En 1229, Bernard Roger, fils du Comte de Foix, cède son fief au roi Louis IX qui le réunit à l’évêché de Narbonne. De 1764 à 1790, le château dépend de Monseigneur Dillon, dernier président des États généraux du Languedoc et Archevêque de Narbonne.

État actuel

Seuls quelques bâtiments sont visibles depuis Pieusse. Plusieurs parties ont été réaménagées en lieux d'habitation. La muraille du Nord est encore visible ainsi qu'un donjon massif et allongé. Au premier étage de ce donjon, on retrouve deux élégantes fenêtres en cintres géminés avec des chapiteaux sculptés, à l’intérieur des sièges en pierre très conservés, taillés, permettaient aux dames de voir arriver leur seigneur de loin, car cette fenêtre dominait toute la vallée de l’Aude et le « Razès ». Une autre fenêtre géminée, mais plus simple, se trouve au deuxième étage. Le donjon, placé à l’avant est debout jusqu’au premier étage. On y voit même une belle voûte cintrée.

La cour possède un puits permettant d'alimenter le village lors d'un siège. C'est dans ce puits que fut fait des recherches pour retrouver un possible trésor laissé par Monseigneur Dillon durant la Révolution.

Les décors de peintures sont classées.

mercredi 17 novembre 2010

Pierre Roger de Cabaret

Pierre Roger de Cabaret, en occitan Pèire Rogièr de Cabaret, était un chevalier occitan, co-seigneur de Lastours, puis chevalier faydit du XIIIe siècle.

Biographie

Il partage avec son frère Jourdain de Cabaret la possession des quatre châteaux de Lastours (Cabaret, Tour Régine, Querthineux et Surdespine) et hébergea une communauté cathare qui s’y était réfugié. Au début de la croisade des Albigeois, il seconde Raimond-Roger Trencavel lors du siège de Carcassonne, mais les conditions de reddition de la ville lui permettent de conserver sa liberté et de rentrer à Lastours. Après l’annonce de la mort de Raimond-Roger Trencavel (10 novembre 1209), qui était resté prisonnier à Carcassonne, puis du refus de Pierre II d'Aragon de reconnaître, Simon de Montfort, le nouveau chef de la croisade, comme son vassal pour les vicomtés Trencavel, la vicomté de Carcassonne s’agite et Pierre Roger réussit à faire prisonnier Bouchard de Marly au cours d’une embuscade. Un autre chevalier occitan, Giraud de Pépieux, s'empare du château de Puysserguier, massacre une partie de la garnison de Simon et aveugle l’autre partie.

Il le garde prisonnier dans Cabaret, et Simon de Montfort à défaut d'assiéger le château en mars 1210, ce qu'il ne peut faire par manque de troupes, en ravage les environs. Montfort se tourne vers d’autres places fortes, prend Fanjeaux, puis Bram. Dans cette dernière ville, Simon de Montfort fait preuve d’une cruauté identique à celle de Giraud de Pépieux, car il aveugle la centaine de prisonniers à l'exception d'un qu’il éborgne et envoie cette troupe martyrisée à Cabaret pour montrer sa détermination.

Les seigneurs de Cabaret et de Termes s’étaient mutuellement soutenus lors de différentes actions militaires. Raymond de Termes avait plusieurs fois contré l’armée croisée quand elle opérait autour Cabaret en 1210. Au mois d’août 1211, Simon de Montfort met le siège devant Termes. Pierre Roger de Cabaret tente d’attaquer le camp des croisés, mais il est trop bien défendu, puis les convois de ravitaillement, mais les assiégeants tiennent bon, contre vents et marées, et le château est pris le 22 novembre 1211.

Après Termes, Simon de Montfort envisage d’attaquer Cabaret. En effet, la prise du château lui assure le contrôle des vicomtés de Carcassonne et de Béziers. Pierre Roger comprend qu’il ne peut plus résister seul, libère Bouchard de Marly et l’envoie en ambassade auprès de Simon. Il accepte de céder ses châteaux en échange de domaines près de Béziers. Contrairement à de nombreux autres seigneurs occitans, il se montre ensuite fidèle à la parole donnée à Simon.

Après la mort de Simon de Montfort à Toulouse en juillet 1218 et les échecs d’Amaury de Montfort, il reprend les châteaux de Lastours en 1223. Il accueille l’évêque cathare de Carcassonne qui fuit les persécutions des Dominicains. Pierre Roger défendit plusieurs fois ses châteaux contre les attaques du sénéchal Humbert V de Beaujeu, mais doit capituler en 1229. On ignore ce qu’il est ensuite devenu.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Pierre Roger de Cabaret de Wikipédia en français (auteurs)

jeudi 11 novembre 2010

Pierre II d'Aragon

Pierre II d'Aragon, dit le Catholique, né v. 1174-1177, mort le 12 septembre 1213 à la bataille de Muret, fut roi d'Aragon, comte de Barcelone (sous le nom de Pierre Ier) et marquis de Provence de 1196 à 1213.
 
Biographie

Il était fils d'Alphonse II Raimond le Chaste (1152-1196), roi d'Aragon et comte de Barcelone, et de Sanchia de Castille

En 1204, il épousa Marie de Montpellier (v. 1181-1213), veuve de Bernard IV de Comminges et fille de Guillaume VIII, seigneur de Montpellier, et d'Eudoxie Comnène (1162-apr. 1202). Les deux époux se séparèrent rapidement et les Montpellierains durent recourir à un subterfuge pour aboutir à la conception de l'infant Jacques, futur Jacques le Conquérant. Ce dernier resta le seul enfant du couple.

Il se reconnut comme vassal de la papauté et fut couronné par le pape Innocent III à Rome en 1204, jurant de défendre la foi catholique, ce qui est à l'origine de son surnom. Il était le premier roi d'Aragon à avoir été couronné des mains du souverain pontife. Cette reconnaissance de la suzeraineté pontificale ne semble pas avoir été appréciée par tous en Aragon.

Il participa à la bataille de Las Navas de Tolosa en 1212, au cours de laquelle les Maures subirent une défaite sévère et ne règneront plus que sur Grenade jusqu'en 1492.

L'année suivante, il rejoint les chevaliers cathares visés par la croisade des Albigeois en se portant au secours du père de son beau-frère Raymond VII (1197-1249), époux depuis 1211 de sa sœur Sanchia d'Aragon (v. 1186-apr. 1241), le comte de Toulouse Raymond VI (1156-1222), mais trouve la mort lors de la bataille de Muret le 12 septembre 1213 par l'épée d'un chevalier artésien Alain de Roucy, face à l'armée de Simon IV de Montfort.

Pierre II d'Aragon contribua à la diffusion en Espagne de la poésie provençale.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Pierre II d'Aragon de Wikipédia en français (auteurs)

lundi 8 novembre 2010

Saissac

Château de Saissac (Aude-11)
Coordonnées GPS :
latitude 43° 21' 25" N - longitude 2° 10' 04" E

11310 SAISSAC

04-68-24-46-01

http://www.saissac.fr/

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Le château de Saissac est un château cathare située sur la commune de Saissac dans le département de l'Aude au Nord-Ouest de Carcassonne. Il fut la résidence d'une puissante famille vassale des Trencavel.

Il fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 17 février 1926.


Géographie

Situation
Le château se situe à l'extrême Nord du département de l'Aude sur la commune de Saissac. Le château domine sur son promontoire rocheux le ravin de la Vernassonne, ce qui lui procure une position stratégique importante à l'entrée de la Montagne noire. Il est situé à l'extrémité méridionale du village de Saissac.

Histoire

Époque médiévale

Le château apparait dans les textes en l'an 960. Il est légué par l'évêque de Toulouse au Comte de Carcassonne. Au XIe siècle, le château est inféodé à des puissants vassaux du pays. Il s'agit d'une branche cadette des comtes de Foix qui devait former dès lors le lignage des Saissac. Il faut noter tout de même la présence d'un castrum sous l'actuel château datant probablement du XIe siècle, mais son origine peut remonter à une période wisigothique.

Le seigneur de Saissac, Bertrand de Saissac avait embrassé la foi cathare et était le tuteur de Raymond-Roger Trencavel. Lors de la croisade contre les Albigeois en 1229, les Saissac subissent le sort de leur pupille et sont dépouillés. Bouchard de Marly commandant des croisés saisit le château et ses biens, puis après 1234, Lambert de Thurey, un autre compagnon de Montfort, récupère le château.

A la fin du XIIIe siècle, il entre dans le patrimoine de la famille des Lévis, nouveaux seigneurs de Mirepoix, et devient enfin, de 1331 à 1412, possession de la famille de l'Isle-Jourdain. Au XVe siècle, la baronnie est détenue par la famille de Caraman. D'autres propriétaires, (les riches Bernuy, la maison de Clermont-Lodève) changent jusqu'en 1565.

Époque moderne

En 1568 et 1580, les troupes protestantes détruisent le village mais ne peuvent entrer dans le château imprenable. Il fut ensuite détenu à partir de 1715 par les Luynes qui ne résidaient pas dans la forteresse.

Époque contemporaine

Le château est inoccupé et déjà délabré au milieu du XVIIIe siècle. À la Révolution, le château sert de carrière de pierres. Son aspect romantique lui vaut même d'être dégradé en 1862 par des chercheurs de trésors. Il est acheté en 1920 par Henri Dupuy Mazel, cinéaste et écrivain. A sa mort, en 1994, ses héritiers donnent le château à la mairie de Saissac.

Depuis 1995, la municipalité mène un programme de restauration. De 2004 à 2006, deux salles du corps du logis (logis Aldonce construit pendant le XVIe siècle) sont reconstruites dans le style XVIe (avec notamment une charpente en coque de bateau). Dans ces salles se trouve aujourd'hui un petit musée présentant des informations sur la monnaie ancienne, notamment sur le "trésor" trouvé à Saissac (2000 deniers, trouvés en 1973 lors de travaux de construction).

Éléments d'architecture

Le château est construit sur trois terrasses contiguës, sur un promontoire rocheux. Il est en grande partie constitué de schistes, mais comporte également du granite pour certains endroits particuliers (e.g. les corniches).

On accède au château du côté du village. Le pont-levis et le fossé ont disparu, et l'on pénètre directement dans la première terrasse. À l'est se trouve un corps de logis alors qu'à l'Ouest deux échauguettes rondes flanquent le mur. Au centre de la terrasse se dressent les restes d'un donjon polygonal d'environ 20m de hauteur. La rampe d'accès Est débouche sur la seconde terrasse, sur laquelle se trouve également un grand corps de logis (dans lequel le musée a été installé). Sur la troisième terrasse se trouvent entre autres des casemates. Deux tours circulaires encadrent le mur Sud.

Le château a connu plusieurs remaniements au cours des siècles. Le premier est effectué après la croisade, autour de 1300 : le château est reconstruit avec l'aide des ingénieurs royaux. Le donjon, les tours quadrangulaires et les courtines remonteraient à cette époque. Le deuxième remaniement intervient au XVIe siècle : la famille de Bernuy rend le château plus "confortable" (notamment en introduisant de grandes fenêtres à meneaux Renaissance). Mais les guerres de religions introduisent également de nouvelles modifications : l'utilisation d'armes à feu mène à la construction de canonnières. Les tours circulaires, le logis central et les échauguettes dateraient également de cette époque.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Château de Saissac de Wikipédia en français (auteurs)


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Au cœur de la Montagne Noire, au nord-ouest de Carcassonne, le château de Saissac se dresse devant un paysage exceptionnel barré à l’horizon par la chaîne des Pyrénées.

Au Moyen-Âge, de puissants seigneurs dominent Saissac et toute la Montagne Noire. Protecteurs des troubadours, ils sont aussi croyants cathares. Ce sont de grands vassaux des Vicomtes de Carcassonne, qu'ils soutiennent dans leur lutte dans la fameuse Croisade des Albigeois.

Erigées en contrebas du village, les fortifications du château se dressent à l’aplomb d’un vertigineux ravin. Les ruines de son donjon s’élèvent encore fièrement au centre de l’enceinte. Deux salles restaurées hébergent une muséographie sur le Trésor monétaire de Saissac composé de 2 000 deniers du XIIIème siècle.

Source : Aude Pays Cathare

vendredi 5 novembre 2010

Gaucher III de Châtillon

Gaucher III de Châtillon (v.1162-1219), sénéchal de Bourgogne qui accompagna Philippe-Auguste en Terre sainte et se distingua au siège d'Acre et à la bataille de Bouvines.

Il est le fils de Guy II de Chatillon et d'Alix de Dreux, veuve de Waleran III, seigneur de Breteuil, (fille de Robert de France, comte de Dreux et Harvise d'Évreux). Il est aussi comte de Saint-Pol (Paul), seigneur de Crécy, de Châtillon, de Troissy, de Montjay et de Pierrefonds.

Gaucher III se verra attribuer, par apanage royal, la Seigneurie de Clichy, en échange de son château de Pierrefonds tant "convoité" par Philippe Auguste, et deviendra ainsi le premier seigneur féodal de cette ville.

Histoire

Il a été soupçonné de félonie à cause de terres qu'il tenait dans le royaume de Jean et que celui-ci lui avait laissé, il protesta de sa fidélité au roi et dit à frère Guerin "qu'en ce jour le roi trouverait en lui un bon traitre".

Placé à droite, en face des hennuyers de Ferrand, Gaucher III vit une faille dans leurs rangs et Frère Guérin le lança à toute force dans cette passe. Il franchit leurs échelles et se rabattit sur leur dos, les jetant dans la confusion.

Il était Comte de Saint Pol (Paul) de par son mariage avec Dame Elisabeth de Saint Pol (1197), seigneur de Châtillon, seigneur de Clichy, Grand Bouteiller de France et de Champagne et encore Sénéchal de Bourgogne.

C'est Gaucher qui, en 1190, après avoir guerroyé pendant 10 ans en Terre Sainte lors de la Troisième croisade, décide de fonder une Ville Neuve, en un lieu défriché de la Forêt de Crécy, à proximité d'un ancien camp romain où s'élevait un château Mérovingien de bois.

En 1203, avec son épouse Élisabeth, Gaucher III concède une CHARTE DE FRANCHISES aux habitants de cette Ville Neuve, "les bourgeois". Ces "bourgeois" élisent chaque année un Maire et des Échevins.

Alors que Gaucher III se préoccupe de la défense militaire de la ville, Élisabeth s'intéresse au salut des âmes en décidant la construction d'une belle église paroissiale, malgré l'opposition de l'Abbé de Saint Germain des Prés, établie sur un privilège accordé par le pape Luce III.


Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Gaucher III de Châtillon de Wikipédia en français (auteurs)

mercredi 3 novembre 2010

Pétronille de Bigorre

Pétronille de Comminges ou Pétronille de Bigorre (vers 1184 † 1251) est une vicomtesse de Marsan et une comtesse de Bigorre de 1194 à 1251. Elle était fille de Bernard IV, comte de Comminges, et de Béatrix III, comtesse de Bigorre.

Biographie

Elle passe son enfance à Muret, mais en 1192, sa mère est répudiée par son père qui exile la mère et la fille en Bigorre, tout en conservant le comté de Bigorre. Mais Alphonse II, roi d’Aragon, le suzerain du comté, n’accepte pas que Bernard conserve la Bigorre et l’oblige à abdiquer en faveur de sa fille. Alphonse fiance ensuite Pétronille à Gaston VI, vicomte de Béarn, malgré leur parenté. Pétronille, encore jeune, est éduquée à la cour d’Aragon, et épouse Gaston en 1196. Elle s’installe dans le Béarn et son absence que les documents bigourdans de cette époque semble montrer que Gaston devait la tenir à l’écart de la vie politique de son comté. Gaston meurt en 1214, et le roi d’Aragon la remarie à un de ses cousins germains, Nuno Sanchez d’Aragon, comte de Roussillon et de Cerdagne.

Mais, après la mort du roi Pierre II d’Aragon à la bataille de Muret, l’homme fort de la région est Simon IV de Montfort, le chef de la croisade des Albigeois, qui fait annuler le mariage pour donner Pétronille à son fils cadet Guy. Ce dernier participe à plusieurs faits d’armes de la croisade, est blessé par son beau-père au siège de Toulouse, et est tué au siège de Castelnaudary en 1220.

Amaury de Montfort, fils de Simon et frère aîné de Guy, marie alors sa belle-sœur à un chevalier croisé, Aymeri de Rançon, mais ce dernier est tué au siège d’Avignon en 1226.

Avec son cinquième mari, Boson de Mathas, Pétronille revient dans la Bigorre. Son mari l’aide à se maintenir face aux barons languedociens qui lui reprochent d’avoir fait partie du clan des Montfort. Boson, en outre assainit la vallée de Vic, rançonnée par des brigands. Il meurt en 1247, et Pétronille en 1251, laissant la Bigorre à sa fille Alix de Montfort et le pays de Marsan à son autre fille Mathe de Mathas.

Mariages et enfants

Elle épouse en premières noces en 1196 Gaston VI († 1214), vicomte de Béarn, mais le mariage reste sans postérité.

Veuve, elle se remarie en 1215 avec Nuno Sanchez d’Aragon (1185 † 1242), comte de Roussillon et de Cerdagne. Peu après, Simon IV de Montfort fait annuler le mariage.

Celui-ci lui fait épouser en 1216 son fils cadet Guy de Montfort († 1220). De ce mariage naissent :
- Alix de Montfort († 1255), comtesse de Bigorre, mariée à Jourdain Eschivat de Chabanais, puis à Raoul de Courtenay, seigneur de Champigneulles.
- Pétronille de Montfort, mariée à Raoul de la Roche-Tesson.

A nouveau veuve, elle se remarie en quatrième noces en 1221 avec Aymeri de Rançon († 1224), un des compagnons d'armes de son beau-frère Amaury VI de Montfort.

Enfin, elle épouse en 1228 Boson de Matha († 1247), seigneur de Cognac. De ce mariage nait :
- Mathe de Matha († 1273), vicomtesse de Marsan, mariée à Gaston VII, vicomte de Béarn.


Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Pétronille de Bigorre de Wikipédia en français (auteurs)

lundi 1 novembre 2010

Lastours

Château de Lastours (Aude-11)
Coordonnées GPS :
latitude 43° 20' 08" N - longitude 2° 22' 38" E

Accueil usine Rabier

11600 LASTOURS

04-68-77-56-02

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Les châteaux de Lastours (en occitan Las Tors, ce qui signifie en français : « les tours ») sont quatre châteaux dits cathares situés sur la commune de Lastours dans le département de l'Aude en région Languedoc-Roussillon. Ces quatre châteaux font partie d'un seul ensemble, dont l'absence de structure commune a été imposée par la géographie du site. Ils sont nommés, du nord au sud : Cabaret, Surdespine, la Tour Régine et Quertinheux.

L'ensemble des quatre ruines fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 31 octobre 1905.

Géographie

Situation géographique
Les quatre châteaux sont bâtis sur un éperon rocheux culminant à 300 mètres d'altitude au-dessus du village de Lastours, dominant les vallées de l'Orbiel et du Grésilhou. Ils sont placés en haut de la crête sur un axe nord-sud et contrôlent les principales voies d'accès dans le Cabardès (le Cabardès tire son nom de Cabaret) et la Montagne Noire.

Histoire

Préhistoire

Une sépulture d'une fillette datant de l'âge du bronze est découverte en 1961. Elle comporte des objets d'inspiration mycénienne ou égyptienne, témoignant de l'importance des échanges effectués avec les peuples méditerranéens. Au VIe siècle, les Wisigoths envahissent le Languedoc-Roussillon : la montagne noire marque la frontière de leur territoire avec celui des Francs.

Premières mentions

Au Moyen Âge, le site appartient aux seigneurs de Cabaret, mentionnés pour la première fois en 1067. Leurs richesses proviennent notamment de l'exploitation des mines de fer. Seuls trois châteaux sont probablement construits au XIe siècle et leur emplacement diffère de celui des ruines actuelles. Ils ne sont en effet pas sur la crête mais plus bas, sur le versant nord-ouest. Le village de Lastours est alors à leur pied, organisé en terrasses semi-circulaire suivant les courbes de niveau et descendant jusqu'au Grésilhou.

Époque du catharisme

Les châteaux de Lastours sont un pôle d'activité religieuse cathare important durant le XIIIe siècle. Les seigneurs de Cabaret soutiennent en effet ce mouvement religieux. Pierre Roger de Cabaret est ainsi un fidèle de Raymond-Roger Trencavel qui a combattu à côté de lui lors de la défense de Carcassonne. Le village castral abrite donc de nombreuses maisons de parfaits et des évêques cathares séjournent à Cabaret : Arnaud Hot, Pierre Isarn et Guiraud Abith.

Le site subit dès 1209 les attaques de Simon de Montfort et résiste victorieusement. Le croisé Bouchard de Marly alors seigneur du château de Saissac est fait prisonnier par Pierre-Roger. Il est libéré en 1211 pour aller négocier une reddition avantageuse de Cabaret. En 1223, les seigneurs de Cabaret reprennent leurs terres et Cabaret devient le siège de l'évêché cathare du Carcassès. Le seigneur Pierre-Roger résista pendant de nombreuses années aux attaques des croisés. Mais en 1227, les châteaux sont de nouveau assiégés par Humbert de Beaujeu. En 1229, Cabaret capitule.

Les villages et châteaux sont pillés puis reconstruits (sur la crête) pour devenir des forteresses royales. La Tour Régine est construite par ordre du roi pour affirmer sa suprématie. Ils deviennent le centre administratif et militaire de six communautés formant la châtellenie du Cabardès.

Époque moderne

Au XVIe siècle, les châteaux sont occupés par les protestants. Ils en sont délogés par le maréchal de Joyeuse en 1591.

Époque contemporaine

Les châteaux sont abandonnés à la Révolution. Ils sont classés aux monuments historiques en 1905, et des travaux de restaurations sont entrepris. Les fouilles archéologiques sur le site sont toujours actives, notamment au niveau de l'ancien village castral.

Éléments d'architecture

Les quatre châteaux sont bâtis sur un axe Sud-Nord, dans l'ordre : Quertinheux, Surdespine, Tour Régine et Cabaret.

Quertinheux

Le château de Quertinheux (en occitan Quertinhos) est placé le plus au sud de la crête sur un piton rocheux isolé. Il est constitué d'une tour circulaire et d'une courtine polygonale. Une avancée en chicane défend l'entrée du château. Il surplombe les restes d'une église romane détruite.

Surdespine

Le château de Surdespines est le moins conservé des quatre. Il est constitué d'une tour carrée, d'un logis et d'une citerne. Une courtine de plan rectangulaire protège l'ensemble. Il se caractérise par la rareté de ses meurtrières et par ses quatre fenêtres en plein cintre.

Tour Régine

La Tour Régine est la forteresse la plus récente et la plus petite de l'ensemble. Elle est constituée d'une tour entourée d'une courtine dont les murailles sont effondrées. Au sous-sol, la tour contient la citerne la plus vaste des quatre châteaux. La tour est constituée de trois étages desservis par une escalier à vis. La pierre de calcaire blanc utilisée est identique à celle de Cabaret.

Cabaret

Le château de Cabaret est la citadelle principale avec un système de défense de type barbacane. Il est constitué d'une tour au nord, d'un donjon au sud et d'un corps de logis au centre. Le tout est entouré de remparts avec un chemin de ronde posé sur des arcades aveugles en arcs brisés. L'ensemble est construit avec un appareil irrégulier et des pierres de taille pour les angles et les ouvertures.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Châteaux de Lastours de Wikipédia en français (auteurs)

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Le site de Lastours constitue un ensemble exceptionnel au cœur de la Montagne Noire, avec ses quatre châteaux édifiés au sommet d’un éperon rocheux. Cabaret (le plus imposant), Surdespine, Quertinheux et Tour Régine dominent les torrents de l’Orbiel et du Grézilhou, profondément encaissés dans la vallée.
L'accès à la « montagne des châteaux » se fait au coeur du village de Lastours par l'ancienne Usine de draps Rabier. Elle abrite aujourd'hui la billetterie, une exposition permanente, et un restaurant.
Il est également possible de découvrir les châteaux depuis le Belvédère de Montfermier qui offre un panorama incomparable sur le site et ses environs.
Les quatre châteaux de Lastours prennent toute leur importance au moment de la Croisade contre les Albigeois, car ils contrôlent alors l’accès à la Montagne Noire. À l’époque du catharisme, le seigneur de Cabaret apparaît très lié aux adeptes de la nouvelle religion et subit dès 1209 les assauts des croisés.