vendredi 29 octobre 2010

Arnaud Amaury

Arnaud Amaury ou Arnaud Amalric († 1225), abbé de Poblet, de Grand Selve, puis de Cîteaux (1200-1212), archevêque de Narbonne (1212-1225), il est chargé, en tant que légat du Pape, de réprimer l'hérésie cathare durant la Croisade des Albigeois.

Biographie

Le moine cistercien

Une hypothèse, maintenant abandonnée, a voulu en faire un descendant des ducs de Narbonne. La question de son origine géographique n'est pas résolue pour autant : Félix Torres, s’appuyant sur les actes de Poblet, affirme qu’il était catalan. Effectivement, la plus ancienne mention le concernant date de 1192, et le signale comme prieur du monastère de Poblet, fondé au milieu du XIIe siècle par les cisterciens, semble confirmer cette opinion. Mais Henriquez affirme qu’il est entré jeune à Cîteaux, puis envoyé par la suite en Espagne à Poblet, pour y relancer l’observation de la règle.

Il devient ensuite abbé de Poblet, puis de Grandselve (en septembre 1198), et enfin de Citeaux (vers 1200), ce qui fait de lui le chef suprême de l’ordre cistercien.

«Il fut une abbaye de l’ordre de Cîteaux
près de Leira, et appelée Poblet,
et un bien brave homme en fut l’abbé.
Puis Dieu en fit le chef de tout Cîteaux,
Et ce saint homme, avec d’autres, partit
En terre d’hérétiques, et bien les instruisit».
(Guillaume de Tudèle, La chanson de la Croisade)

Le légat pontifical en Albigeois


En 1204, le pape Innocent III l’envoie en Occitanie soutenir l’action du légat Pierre de Castelnau qui prêche contre les Cathares. Pierre de Castelnau tente de convaincre le comte Raymond VI de Toulouse d'apporter son aide, mais, devant les réticences de ce dernier, l'excommunie. Peu après, Pierre de Castelnau est assassiné près de Saint-Gilles. Le pape Innocent III décide alors d'organiser une expédition contre les cathares et les seigneurs qui les protègent et accorde à ses participants les mêmes avantages qu'aux croisés de Terre Sainte. Cette expédition est de ce fait appelé croisade des Albigeois.

Expulsion des habitants de Carcassonne après la prise de la villeL'armée se réunit à proximité de Lyon, mais comme le roi Philippe Auguste décline l'invitation, et que les deux seigneurs les plus puissants, le duc Eudes III de Bourgogne et Hervé IV de Donzy, comte de Nevers sont rivaux, le pape nomme Arnaud Amaury pour diriger l'expédition. Raymond VI de Toulouse, désirant éviter les ravages de la croisade sur ses terres, fait amende honorable et rejoint la croisade. Celle-ci prend alors pour cible un autre territoire où les cathares sont également nombreux, les vicomtés de Raimond-Roger Trencavel.

La croisade arrive à Montpellier, et reçoit Raimond-Roger qui tente de négocier avec la croisade, mais Arnaud Amaury exige une soumission totale du jeune vicomte, que ce dernier refuse. La ville de Béziers est assiégée et prise, et c'est au cours de ce siège que, selon certaines sources, il aurait dit «Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens». (Voir plus loin sur l'authenticité de ces paroles.)

Après Béziers, la croisade assiège Carcassonne. Manquant d'eau, la ville se rend et Raimond-Roger Trencavel emprisonné. Depuis le début de la croisade, quarante jours se sont écoulés, et de nombreux croisés parlent de repartir chez eux. Arnaud Amaury doit trouver et convaincre un seigneur de rester et de prendre en charge les vicomtés de Trencavel pour continuer la lutte contre l'hérésie. Le duc de Bourgogne et le comte de Nevers se désistent, et le choix du légat se porte sur un petit seigneur d'Île de France, Simon IV de Montfort.

Simon de Montfort assiège ensuite la ville de Minerve en 1210. Amaury arrive sur les lieux quand Montfort et Guilhem IV de Minerve négocient la reddition de la ville, et Arnaud Amaury accepte que le seigneur du château, les habitants et les défenseurs de la ville puissent quitter librement la ville, ainsi que les hérétiques, à condition qu'ils abjurent leur foi. Robert Mauvoisin, l’un des lieutenants de Simon de Montfort, proteste à propos de cette clause, déclare que les croisés sont venus pour extirper l’hérésie et affirme que les cathares n’abjureront que par peur de la mort et non par foi, ce à quoi l’abbé répond : « ne craignez rien, car je crois que très peu se convertiront ». Effectivement, seules trois femmes acceptent sur les cent cinquante Parfaits, qui sont brûlés.

Après Arnaud Amaury outrepasse les instructions du pape et entreprend d'organiser l'invasion du comté de Toulouse. Au cours de plusieurs conciles régionaux, il impose à Raymond VI des conditions que ce dernier juge inacceptables. Raymond est de nouveau excommunié, et Montfort attaque Toulouse en 1211. Le 12 mars 1212, Béranger, archevêque de Narbonne, suspecté de complaisance avec les cathares, est déposé et remplacé par Arnaud Amaury. En tant que vassal du roi d'Aragon, le nouvel évêque conduit un détachement de soldats et rejoint la coalition des rois chrétiens espagnols, Alphonse VIII le Grand, roi de Castille, Pierre II, roi d'Aragon et Sanche VII le Fort, roi de Navarre contre les Almohades, qui sont écrasés à la bataille de Las Navas de Tolosa, le lundi 16 juillet 1212. Arnaud Amaury en écrit une relation qu'il envoie au pape.

Auréolé de sa nouvelle gloire, Pierre II d'Aragon prend sous sa protection les comtes de Toulouse, de Foix et de Comminges et franchit les Pyrénées. Arnaud Amaury rejoint Simon de Montfort, qui les attaque, et défait à la bataille de Muret le 12 septembre 1213. Il s’attache ensuite à restaurer le duché de Narbonne au profit de l’archevêché, et entre en conflit avec Simon de Montfort, qui revendique également le duché, possession théorique des comtes de Toulouse. Il lutte contre cette prétention de Simon au concile de Latran, mais n’obtient pas le duché, qui est attribué à Simon. Après la mort de Simon de Montfort à Toulouse, il tente d’aider son fils Amaury, mais ne peut que constater la perte de tous les acquis de la croisade au profit de Raymond VII

Il meurt à Fontfroide en 1225. Il est inhumé dans l'Abbaye de Cîteaux.

« Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens. »

Le seul auteur par lequel on connaisse ce mot (en latin : « Cædite eos. Novit enim Dominus qui sunt eius. ») est le moine cistercien allemand Césaire d'Heisterbach, qui le prête au légat dans son livre Dialogus miraculorum (Des miracles), écrit entre 1219 et 1223. Césaire reste assez proche de l'évènement dans le temps (une dizaine d'années), mais il est étrange qu'à propos d'un fait survenu à Béziers, un Allemand soit seul à savoir ce que les sources locales semblent toutes ignorer.

Ph. Tamizey de Larroque note que ce silence mérite particulièrement d'être pris en considération dans cinq ouvrages qui ont la croisade des Albigeois pour sujet principal : l’Histoire de la guerre des Albigeois, écrite par le moine Pierre de Vaulx-Cernay, qui enregistre scrupuleusement les actes et les paroles du légat et qui était près de lui le jour du sac de Béziers ; une autre Histoire de la guerre des Albigeois, anonyme celle-là ; l’Histoire de l'expédition des Français contre les Albigeois, de Guillaume de Puylaurens, la Chronique de Simon de Montfort et l’Histoire de la Croisade écrite en vers occitans.

Outre que les témoins les mieux placés ne mentionnent pas la phrase en question, leur récit semble la contredire. Césaire d'Heisterbach dit qu'après la prise de la ville, les soldats vainqueurs, comme pris d'un scrupule, auraient demandé comment reconnaître les catholiques des hérétiques. Or, d'après les sources locales contemporaines des évènements, il n'y eut pas une prise suivie d'une pause puis d'un massacre, les soldats d'ordre inférieur (les « ribauds », les « truands ») prirent à la fois l'initiative de l'assaut et de l'extermination, sans l'accord des chefs.

Enfin, de l'aveu même de savants ecclésiastiques du XVIIe siècle, bon nombre des miracles que Césaire d'Heisterbach raconte pour vrais indiquent chez lui une grande faiblesse du sens critique.

Avant le siège, Renaud de Montpeyroux, évêque de Béziers, a tenté une ultime médiation. Arnaud Amaury a exigé que tous les catholiques sortent de la ville pour ne pas partager le sort des cathares, ce qui rend douteux qu'Arnaud Amaury ait prononcé la phrase qui lui est attribuée.

mercredi 27 octobre 2010

Thibaut Ier de Navarre

Thibaut de Champagne, né le 30 mai 1201 à Troyes, mort le 14 juillet 1253 à Pampelune, fut comte de Champagne de 1201 à 1253 (sous le nom de Thibaut IV), et roi de Navarre de 1234 à 1253 (sous le nom de Thibaut Ier).

Il porta les surnoms de Thibaut le Posthume puis de Thibaut le Chansonnier


Le comte de Champagne

Il était fils de Thibaut III, comte de Champagne, et de Blanche de Navarre (1177-1229). Son parrain fut Philippe Auguste, roi de France qui l'éduqua à la cour. Il y fut confié aux bons soins de Blanche de Castille, épouse du prince héritier, le futur Louis VIII et cousine de sa mère.

Après que la succession lui eut été contestée par un cousin (Guerre de succession de Champagne, 1216-1221), Thibaut prit en main l'administration de ses États.

Vers 1220, il épousa Gertrude de Dagsbourg († v.1225), fille d'Albert, comte de Dagsbourg et de Metz, et veuve de Thiébaud Ier, duc de Lorraine, en espérant s'approprier du Comté de Metz. Après l'échec de cette tentative, il répudia Gertrude.

En 1223, il épousa en secondes noces Agnès de Beaujeu, cousine du futur Saint-Louis qui fut sa compagne de jeux à la cour de France et mourut en 1231. Elle était fille de Guichard IV, sire de Beaujeu et de Sibylle de Hainaut. Ils eurent :

Blanche (1226 † 1283), mariée en 1236 avec Jean Ier le Roux († 1286), duc de Bretagne
En 1224, il participa aux campagnes de Louis VIII contre les Anglais, et notamment au siège de La Rochelle, puis contre les Cathares, mais quitta la croisade une fois effectué les quarante jours de service requis, au grand mécontentement du roi.

En 1228, il servit de négociateur, avec l'accord du comte de Toulouse, dans l'élaboration du projet de traité de Paris, qui mettra fin à la croisade des Albigeois.

En 1232, il épousa en troisième noces Marguerite de Bourbon (1211-1256), fille d'Archambaud VIII, seigneur de Bourbon et d'Alix de Forez qui lui donnera :

  • Eléonore (1233 † jeune)
  • Thibaut II (1238 † 1270), comte de Champagne et roi de Navarre,
  • Béatrice (1242 † 1295), mariée en 1258 à Hugues IV (1212 † 1272), duc de Bourgogne
  • Pierre, mort en 1265
  • Marguerite († 1306), mariée en 1255 à Ferry III († 1302) duc de Lorraine
  • Henri Ier le Gros (1244 † 1274), comte de Champagne et roi de Navarre.
En 1234, Thibaut reçut la couronne de Navarre, après la mort de Sanche VII le Fort, son oncle, frère de sa mère Blanche de Navarre.

Pendant la minorité de Louis IX, Thibaut rassembla autour de lui quelques « Barons » formant une ligue des grands vassaux qui voulaient s'opposer au sacre du jeune roi, mais les trahissant, il se rendit rapidement auprès du roi et se soumit. Ses alliés, indignés de cette défection, se jetèrent aussitôt sur son comté qu'ils ravagèrent et ils en auraient pris la capitale, Troyes, si l'armée royale n'était venue la secourir. Les rebelles, poursuivis jusqu'à Langres, y furent dispersés[1].

En 1239, à la suite de l'appel du pape Grégoire IX, il conduisit une croisade en Terre Sainte.

En 1240, il rapporta de Damas "dans son heaume", le rosier dit de "Provins", de son nom latin rosa gallica 'officinalis', il rapporta également un morceau de la vraie croix & la tradition veut qu'il en ait rapporté le cépage Chardonnay qui entre dans la composition du champagne.

Sa passion amoureuse pour la reine de France, Blanche de Castille - qui en profita pour la manipuler en politique - lui inspira chansons et poésies qu'il faisait peindre sur les murs de ses palais de Troyes et de Provins. Ceci lui valut le qualificatif de "chansonnier". Il est l'auteur de 71 compositions lyriques variées (dont 37 chansons d'amour) dans lesquelles il fait montre d'une grande virtuosité technique et verbale (il apprécie jeux de mots, pointes, métaphores filées et allégories) ainsi que d'une certaine désinvolture ironique envers la matière courtoise. Thibaut de Champagne est le trouvère le plus célébré de son temps. Il sera au siècle suivant salué par Dante comme un précurseur (De Vulgari Eloquentia).

Il mourut en Navarre, à Pampelune, le 14 juillet 1253 à l'âge de 52 ans.

Le roi de Navarre

Comme il était le fils de Blanche de Navarre, sœur du roi Sanche VII le Fort, à la mort de ce dernier les Navarrais ne tinrent aucun compte de la volonté du roi, qui avait désigné Jacques Ier d'Aragon comme son successeur ; ils appelèrent Thibaut de Champagne qui, un mois après la mort de son oncle, se présenta à Pampelune, où il jura fidélité aux Fueros du Royaume, fournissant ainsi à la couronne de Navarre une dynastie bien installée de puissants vassaux dans le nord du royaume de France. C'est ainsi que fut établie la « Maison de Champagne. »

Des traités furent conclus avec la Castille, l'Aragon et l'Angleterre, permettant au nouveau souverain de consolider sa couronne. Il gouverna avec l'aide de nobles venus de Champagne qui reçurent des charges importantes. Il réduisit l'importance des fiefs non héréditaires, les tenencias, comme divisions territoriales et créa quatre grands districts confiés à des merinos, à qui il attribua des fonctions fiscales et relevant de l'ordre public. Il établit ses lois par écrit, élaborant un Cartulario Magno où elles figuraient toutes, et il commença la compilation des traditions juridiques de la monarchie navarraise connue sous le nom de « Fuero General ».

Pour obtenir l'appui de la Castille, il négocia le mariage de sa fille Blanche avec Alphonse, le futur Alphonse X le Sage. Par ce traité Ferdinand III le Saint offrait à Thibaut les terres de Guipuscoa à titre viager, mais pas celles d'Álava comme Thibaut l'aurait voulu. Ainsi le royaume de Navarre aurait eu un accès naturel à la mer Cantabrique. Ce traité, qui ne fut pas appliqué, aurait entraîné l'incorporation de la Navarre à la Castille. Il semble que l'année suivante Thibaut ait promis sa fille Blanche au comte de Bretagne.

En 1238 il dirigea une expédition de croisés en Terre sainte. Malgré sa défaite, les querelles entre les musulmans lui permirent de signer la paix et d'obtenir pour les chrétiens Jérusalem, Bethléem et Ashkelon. Il revint de la croisade à la fin de 1240 et passa une grande partie de son règne à des voyages continuels entre Navarre et Champagne.

Il eut d'important différends avec l'évêque de Pampelune, Pedro Jimenez de Gazólaz, et refusa de répondre devant les tribunaux pontificaux. Un concile provincial tenu en 1250 alla jusqu'à l'excommunier, mais le pape lui accorda un privilège spécial selon lequel, sans mandat du Saint-Siège, personne ne pouvait excommunier le roi.

Thibaut est connu par le surnom de « Troubadour » en raison de la réputation de poète que de son temps il possédait déjà et que l'histoire a confirmée.

Il mourut à Pampelune au retour d'un de ses voyages en Champagne, et fut enterré dans la cathédrale de Pampelune.

Thibaut est connu comme troubadour non seulement parce qu'il aimait écrire, mais parce que ses poèmes étaient d'un mérite exceptionnel, et avant même la fin de la croisade de 1238-1240 il écrivait encore. Il fut le premier à mettre par écrit les droits et les libertés du royaume dans ce qu'on a appelé le fuero antiguo, et au cours de son règne il les compila tous, les traditionnels comme les nouveaux.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Thibaut Ier de Navarre de Wikipédia en français (auteurs)


lundi 25 octobre 2010

Bataille de Muret

La bataille de Muret eut lieu le 12 septembre 1213 dans la plaine à 25 km au sud de Toulouse dans le cadre de la croisade des Albigeois.

Lassé de l'ingérence et des assauts du parti du pape et des croisés, renforcé par le prestige d'une victoire sur les Maures (1212), le roi d'Aragon ose finalement soutenir son allié toulousain. Aussi, Raymond VI, comte de Toulouse et ses alliés occitans comme Raymond-Roger, comte de Foix et Pierre II, roi d'Aragon lancent une contre-attaque. Ils s'attaquent à la ville de Muret tenue par les croisés sous les ordres de Simon IV de Montfort pour le compte du pape Innocent III. Mais la place tient, Pierre II d'Aragon est tué dans la bataille et son fils est fait prisonnier par les croisés tandis que les assaillants subissent de très lourdes pertes. Aussi, c'est une victoire franco-croisée qui réduit largement l'influence aragonaise sur la région toulousaine.

Contexte

Depuis quatre ans, une armée de croisés opère dans les possessions du sud de la France dans le but d'éradiquer l'hérésie cathare. Après les sièges de Béziers et de Carcassonne (1209), Simon IV de Montfort a accepté de poursuivre la lutte. Il avait d'abord fait la conquête des vicomtés de Raymond-Roger Trencavel, puis s'était attaqué au comte de Toulouse. La croisade tourne rapidement à la guerre de conquête. Le roi Pierre II d'Aragon, également comte de Barcelone et seigneur de Montpellier, était alors suzerain d'un certain nombre de seigneurs languedociens, dont le vicomte Trencavel. Inquiet de la venue de cette croisade qui nuisait à son influence et à ses ambitions, il se propose plusieurs fois en médiateur entre les belligérants, et ne reconnut Simon de Montfort comme vicomte de Carcassonne et de Béziers que du bout des lèvres. Ne voulant pas se brouiller avec l'Eglise, il ne pouvait pas soutenir militairement le comte de Toulouse.

D'autre part, il était également en lutte contre les Maures d'Espagne, qu'il battit à Las Navas de Tolosa le 17 juillet 1212. Auréolé de ce prestige, il plaide la cause du comte de Toulouse auprès du pape Innocent III, qui décida d'ouvrir le concile de Lavaur. Ce concile n'aboutit pas et, le 21 janvier 1213, le roi d'Aragon prend officiellement Raymond VI, comte de Toulouse, Raymond-Roger, comte de Foix, Bernard IV, comte de Comminges et Gaston VI, vicomte de Béarn sous sa protection et reçoit leur hommage.

Philippe II Auguste, roi de France, dont les droits sur le sud du royaume étaient lésés par cet hommage, voulut envoyer son fils Louis prêter main-forte, mais doit au dernier moment l'envoyer combattre le roi d'Angleterre, ce qui oblige Simon à attendre d'autres contingents de croisés, menés par les évêques d'Orléans et d'Auxerre. Pendant ce temps, le château de Pujols est assiégé puis pris par les Occitans et sa garnison massacrée.

A la fin du mois d'août 1213, Pierre II, qui a fini ses préparatifs, franchit les Pyrénées, rejoint ses nouveaux alliés et commence le 8 septembre le siège de Muret, défendu par une trentaine de chevaliers de Simon. La ville est rapidement prise, mais Pierre II doit modérer l'ardeur de ses soldats qui veulent prendre également le château. Il souhaite que Montfort puisse atteindre et entrer dans la château à la tête de ses troupes pour ensuite mieux le vaincre, et il craignait que si le château était pris avant l'arrivée de Simon de Montfort, ce dernier ne change ses plans.

Effectivement, Simon IV de Montfort qui se trouvait alors à Fanjeaux, lève une troupe de mille cavaliers, arrive à Muret le 11 septembre et entre dans le château.

La bataille

Les deux évêques, moins confiants que Simon de Montfort en la victoire, tentent d'entrer en pourparlers avec Pierre d'Aragon pour le convaincre de cesser de soutenir les barons occitans. Ce que voyant, le roi d'Aragon, croyant déceler dans cette démarche une faiblesse de Montfort, renonce à son premier plan consistant à attendre l'affaiblissement des assiégés dans Muret et décide de livrer bataille le lendemain, malgré la mollesse du comte de Toulouse, toujours prompt à temporiser. De son côté, Simon, voyant que les vivres ne lui permettent de tenir que quelques jours, décide également de livrer bataille le lendemain.

Au matin, il sort de la ville avec tous ses chevaliers qui se regroupent dans la plaine à proximité de la Porte de Salles. Il répartit ses troupes sur trois lignes, une commandée par Guillaume des Barres, la seconde par Bouchard de Marly et la troisième par Simon de Montfort. Les trois bataillons suivent la Louge vers le sud, évitant les milices toulousaines qui, à défaut de les intercepter, auraient pu sonner l'alarme. Cette manœuvre donne au contraire l'impression d'une fuite. Traversant la rivière plus loin, ils reviennent directement sur le camp des Occitans où la chevalerie adverse prend position, mais dans un grand désordre.

Le bataillon de Guillaume des Barres se rue sur celui du comte de Foix, qu'il enfonce sans peine et qui reflue sur la ligne de Pierre d'Aragon. C'est alors que la charge de Bouchard de Marly arrive sur le lieu et continue de désorganiser les deux bataillons adverses. La mêlée est indescriptible, et le vacarme assourdissant. Très rapidement deux chevaliers, Alain de Roucy et Florent de Ville, décident de viser la tête de la coalition et tuent d'abord un héraut d'arme, qu'ils ont pris pour le roi. Ce dernier se fait connaître pour démentir les cris annonçant sa mort, mais est tué peu de temps après. Pendant ce temps, Simon de Monfort et son bataillon effectuent un mouvement tournant pour attaquer l'ennemi sur son flanc droit.

Raimond VI, qui commande la troisième ligne occitane, prend alors la fuite vers Toulouse, sans combattre. Les survivants des deux premières lignes fuient alors en direction de la Garonne. Mais les milices toulousaines, qui ne participaient pas à la bataille, avaient commencé le bombardement de la ville et du château, et la défaite de la chevalerie arago-toulousaine ne les faisait pas renoncer. L'arrivée des chevaliers victorieux, poursuivant les survivants aragonais, sème alors la désorganisation dans leur camp et les fait fuir vers la Garonne. C'est alors une débandade, les fantassins périssant sous les coups des croisés ou noyés avec leur lourdes tuniques. Entre 15 et 20 000 hommes auraient laissé la vie lors de cette opération.

Conséquences

Le fils de Pierre II, Jacques, âgé de six ans, est fait prisonnier. Mais le pape demande à Simon de rendre Jacques d'Aragon à son royaume et impose une trêve, empêchant Simon d'exploiter immédiatement son avantage. Simon de Monfort met Jacques sous la garde de Pierre Nolasque puis les envoie tous deux en Catalogne.

Cette défaite et la mort de Pierre II met fin aux velléités d'intervention de la couronne catalano-aragonaise contre la croisade. Les comtes de Foix et de Comminges repartent sur leurs terres. Le comte de Toulouse part pour l'Angleterre rencontrer Jean Sans Terre et laisse aux consuls de Toulouse le soin de négocier avec les chefs de la croisade.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Bataille de Muret de Wikipédia en français (auteurs)

mercredi 20 octobre 2010

Siège de Castelnaudary

Le siège de Castelnaudary est une opération militaire de Simon de Montfort au cours de ses campagnes visant à conquérir le comté de Toulouse.

Les raisons du siège

En juin 1211, Simon IV de Montfort a tenté en vain d’assiéger Toulouse et a été contraint de lever le siège. Puis, profitant de la venue d’un contingent de croisés conduits par Thiébaut Ier, comte de Bar et de Luxembourg, il effectue une chevauchée dans le comté de Foix, en représailles de la bataille de Montgey. Puis il part dans le Quercy recevoir l’hommage de Guillaume de Cardaillac, évêque de Cahors et comte de Quercy. Mais les occitans profitent de cet éloignement de leur seigneur pour s’agiter. Sicard de Puylarens a repris son château et Raymond VI de Toulouse mobilise de nouveau ses troupes.

Un certain nombre de barons de l’entourage de Simon sont découragés de devoir reconquérir sans arrêt le pays et parlent d’abandonner leurs nouveaux fiefs pour rentrer chez eux. D’autres proposent de se retrancher dans Carcassonne ou Fanjeaux, une des plus puissantes places fortes du pays. Seul Hugues de Lacy propose une place assez faible, afin d’attirer l’armée ennemie. Ce plan séduit Simon de Montfort qui choisit Castelnaudary.

Le siège

Avant de se rendre dans Castelnaudary, Simon de Montfort apprend avec espoir qu'il peut compter sur Guy de Lacy et sa troupe d'une cinquantaine de chevaliers. Simon de Montfort est à peine installé dans la ville que l’armée du comte de Toulouse survient et installe son camp. Les habitants des faubourgs de la ville vont immédiatement rendre hommage au comte de Toulouse, qui occupe les faubourgs. La nuit, Montfort effectue une sortie et déloge les partisans de Toulouse.

Bien que l’armée occitane manque d’homogénéité et est partagée entre Raymond VI de Toulouse, qui joue la prudence, et Raymond-Roger de Foix, toujours prêt à lancer l’assaut contre la ville, sa supériorité numérique met Montfort dans une position désespérée. Il envoie Guy Ier de Lévis à Carcassonne et à Béziers pour réquisitionner les milices des deux villes, mais elles refusent de venir, ainsi que le vicomte de Narbonne Aymeri III. En effet, la plupart des cités languedociennes jouent un attentisme prudent en attendant de connaître le vainqueur.

Ils réussissent cependant à préparer un convoi de vivres pour les assiégés, à trouver trois cents volontaires et font route vers Castelnaudary, rejoints par Bouchard de Marly qui a obtenu une armée de l’évêque de Cahors. Le convoi est attaqué par le comte de Foix à Saint-Martin-Lalande, à quelques kilomètres de Castelnaudary. Pour Simon de Montfort, c’est un dilemme : faut-il rester dans la ville et perdre ses alliés et le ravitaillement dont il a besoin, ou les secourir et risquer de perdre la ville. Il choisit alors d’attaquer le comte de Foix, ne laissant que cinq chevaliers et quelques sergents pour défendre Castelnaudary. Les routiers du comte de Foix avaient commencé le pillage du convoi et sont totalement pris au dépourvu par l’armée de Montfort. Après d’âpres combats, l’armée de Raymond-Roger de Foix doit s’enfuir et se réfugier dans le camp du comte de Toulouse, mais Simon de Montfort, dans l’euphorie de la victoire et des retrouvailles, perd du temps et une occasion d’investir le camp.

Ses effectifs restent insuffisants face à l’armée de Toulouse, et Simon repart à Carcassonne lever de nouvelles troupes. Il est en train d’accueillir un nouveau contingent de croisés, conduit par Alain de Roucy, quand il apprend que le comte de Toulouse a levé le siège et incendié son camp

Conséquence

Ce siège est une victoire pour Simon de Montfort, qui a déjoué l'offensive du comte de Toulouse, mais elle est principalement due à l'indécision de ce dernier. Mais la noblesse occitane, persuadée que Raymond VI va reprendre l'offensive, reprend ses châteaux. En quelques semaines, les croisés perdent une cinquantaine de places fortes. L'arrivée de nouveaux contingents de croisés va permettre à Montfort de reprendre l'initiative et de reconquérir le terrain perdu.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Siège de Castelnaudary de Wikipédia en français (auteurs)

lundi 18 octobre 2010

Honorius III

Honorius III, né Cencio Savelli fut pape de 1216 à 1227. Il naquit à Rome à une date inconnue et y mourut le 18 mars 1227. Sa famille Savelli était nommée d'après la forteresse de Sabellum, près d'Albano.

Les débuts

Il fut d'abord chanoine à l'église de Sainte-Marie-Majeure à Rome puis devint chambellan du Pape en 1188 et cardinal-diacre de Santa Lucia in Silice en 1193. Sous Clément III et Célestin III, il fut le trésorier de l'Église catholique.

En 1197, il devint un tuteur du futur empereur Frédéric II, qui avait été confié à la garde d'Innocent III par l’impératrice Constance.

Innocent III en fit un cardinal-prêtre le 13 mars 1198 et il devint plus tard cardinal de Saints Jean et Paul.

Pape

Le 18 juillet 1216, dix-neuf cardinaux se rassemblèrent à Pérouse, où venait de mourir Innocent III, pour élire son successeur. Cencio Savelli fut consacré le 24 juillet.

Il avait pour projets principaux de relancer la Cinquième croisade, commencée en vain par son prédécesseur, et la réforme de l'Église.

Cinquième croisade

La Croisade avait été appelée par le concile du Latran IV de 1215 et Honorius III commença les préparatifs en 1217. Il leva une dîme exceptionnelle, le pape et chaque cardinal devant contribuer un dixième de plus pendant trois ans et les évêques un douzième de leurs revenus. Mais ces fonds restaient insuffisants.

Il fit couronner Pierre II de Courtenay (avril 1217) empereur de Constantinople. Le nouvel Empereur fut ensuite capturé et périt sans avoir pu avancer d'argent. Honorius attendait donc avec impatience le soutien de Frédéric II, qui avait juré de s'embarquer en 1217. En 1220, Frédéric II fut élu empereur et couronné à Rome, mais il continua à temporiser.

La campagne d'Égypte échoua avec la perte de Damiette (8 septembre 1221). Le roi André II de Hongrie et d'autres croisés allemands vinrent reprendre Damiette mais cette victoire fut sans lendemain.

Le 21 juin 1225 fut fixé comme date pour le départ de Frédéric II et Honorius III organisa son mariage avec Isabelle, héritière du Royaume de Jérusalem, pour lui donner enfin une incitation à partir. Frédéric signa ensuite le traité de San Germano en juillet 1225 pour obtenir un nouveau report de deux ans.

Honorius III mourut le 18 mars 1227 sans avoir vu ses projets de croisade menés à bien. C'est son successeur Grégoire IX qui devait s'occuper de sa réalisation.

En revanche, Honorius III soutint la Croisade des Albigeois qui avait lieu dans le sud de la France. Il confirma Simon IV de Montfort dans sa conquête des territoires de Raymond VI de Toulouse et fit en sorte d'obtenir l'aide du roi de France Louis VIII, à qui il accorda d'assiéger et de prendre Avignon, malgré les protestations de Frédéric II qui la considérait comme une ville impériale.

Autres réalisations

Honorius donna la sanction pontificale aux dominicains en 1216 et aux franciscains en 1223. Il approuva la Règle de Dominique de Guzmán dans sa bulle Religiosam vitam, datée du 22 décembre 1216, et celle de François d'Assise dans sa bulle Solet annuere du 29 novembre 1223. Il approuva les Carmélites par sa bulle du 30 janvier 1226, Ut vivendi normam et la congrégation religieuse du « Val des Écoliers » (Vallis scholarium), fondée par quatre professeurs de théologie de l'Université de Paris.

Il accorda des privilèges aux Universités de Paris et de Bologne, les deux plus grands centres d'études à cette époque. Il ordonna dans sa bulle Super specula Domini de soutenir des étudiants en théologie dans chaque diocèse.

Œuvres

Les plus importants des écrits de cet ancien Trésorier de l'Église pour les historiens sont le Liber censuum Romanæ ecclesiæ, qui donne une liste de tous les revenus et propriétés du Saint-Siège, toutes les donations, les privilèges et les contrats avec les villes et les souverains. Le registre fut commencé sous Clément III et achevé en 1192 sous Célestin III. Le manuscrit original est toujours au Vatican (Vaticanus, 8486).

Honorius écrivit aussi une vie de Célestin III, une vie de Grégoire VII, un Ordo Romanus, qui décrit le cérémonial et les rites pour diverses occasions et 34 sermons.


Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Honorius III de Wikipédia en français (auteurs)

mercredi 13 octobre 2010

Puivert

Château de Puivert (Aude-11)
Coordonnées GPS :
latitude 42° 55" 6' - longitude 2° 2" 49'

11230 PUIVERT
04-68-20-81-52

http://www.chateau-de-puivert.com/

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Le château de Puivert (Puègverd en occitan) est un château dit cathare situé sur la commune de Puivert, dans le département de l'Aude. Ce bâtiment, posé sur une colline surplombant le village et son lac, culmine à une altitude de 605 mètres. Le site se trouve dans la région du Quercorb, à 60 kilomètres au Sud de Carcassonne et à 45 kilomètres à l'Est de Foix.

Histoire du château

Le "castrum" primitif

La construction daterait du XIIIe siècle. Les premières mentions de l'édifice remontent à 1170 : il appartient alors à la famille de Congost, au moment de la croisade des Albigeois. Ces seigneurs pratiquaient le catharisme et étaient montrés comme des hérétiques. Ainsi, en novembre 1210, le château subit un siège de quelques jours par l'armée de Thomas Pons de Bruyère, lieutenant de Simon de Montfort et Puivert devient une possession française. Un effondrement du barrage naturel retenant les eaux du lac au pied du site provoque la destruction d'une partie de la ville de Mirepoix, située à 30 km au nord, dans l'Ariège, en 1279.

Le château actuel

Au début du XIVe siècle, Thomas de Bruyère, petit-fils de Pons et sa femme, Isabelle de Melun, font reconstruire le « nouveau château », à l'est du Castèl vièlh (Vieux Château) dont les vestiges sont toujours visibles. Les armoiries d'Isabelle de Melun, fille d'un grand chambellan de France, étaient d'ailleurs toujours installées dans l'ancien édifice. La remise en forme du bâtiment lui a donné le caractère symbolique et pittoresque que l'on peut observer.

Sa classification comme Monument historique date de 1907. Depuis sa vente en 1996 par la famille de Puivert, le château a servi à de nombreux tournages (La Neuvième porte, Le Peuple migrateur, La Passion Béatrice...) grâce à son donjon très bien conservé.

La pièce des musiciens

Au quatrième étage du donjon se trouve la salle des musiciens. Elle porte ce nom car huit sculptures très fines de musiciens avec leurs instruments sont représentés sur les culs-de-lampe de la pièce. En effet, une histoire indiquerait que la ville de Puivert a accueilli au XIIe siècle une célèbre rencontre de troubadours. Les instruments visibles dans la salle sont la cornemuse, la flûte, le tambourin, le rebec, le luth, la guiterne, l'orgue portatif, le psaltérion et la vièle.le musée du Quercorb, expose les reconstitutions de l'instrumentarium, un deuxième exemplaire fut reconstituée de la cornemuse (chevrette) du château de Puivert en 2010, lors de l'anniversaire de la prise du château et présentée par Nicolas Dedieu musicien du groupe OC et jouée au château lors du concert OC-CATHARES EPISODE 1 ce modèle est le seul au monde joué et exposé au grand public, de pâles copies ont eu lieu sur cette cornemuse, mais la rareté du travail et sa complexité, ont fait que seul le luthier qui réalisa celle du musée et celle de Nicolas Dedieu, ai pu réaliser cette prouesse, et reste le seul modèle au monde.

Description du château

L'enceinte

Les fonctions du château sont guerrières : le guet et la défense, contrairement aux bâtiments construits à cette époque qui avaient plutôt des buts religieux. L'enceinte s'étend sur une longueur de 175 mètres. Le plan de celle-ci est rectangulaire, elle est percée d'archères et son fossé qui le séparait du plateau est pratiquement invisible de nos jours. L'entrée à l'intérieur de la cour se fait par une tour-porte carrée, située au centre de la courtine Est. Il subsiste 5 tours des 8 initiales :
- une ronde, lisse, à l'angle nord-est ;
- une ronde à bossage au milieu du front nord ;
- une tour au plan carré, avec une tourelle en encorbellement, sur le côté oriental, reliant les deux derniers étages ;
- les restes d'une tour ronde au sud-est ;
- le donjon (partie la mieux conservée du château) ;
En plus de la porte centrale située sur le mur oriental, deux autres portails sont présents :
- un sur l'angle défendu par le donjon, c'est-à-dire l'angle nord-ouest ;
- un autre au sud du donjon qui permet d'accéder au vieux château ;
La surface au sol (basse-cour) du site est très grande : 3 200 m² à l'intérieur des murs !

Le donjon

Partie la mieux conservée de l'édifice, de forme carrée, il mesure 15 mètres de côté et 32 mètres de haut. Il était initialement attenant du logis seigneurial. Sur la partie ouest de la tour, on peut observer des morceaux de pans de murs perpendiculaires, ainsi que des portes, donc on en a déduit que les habitations étaient accolées à cette paroi. Le donjon est composé de :
- deux niveaux inférieurs : partiellement souterrains, ils se trouvent sous le donjon. Le plafond est composé de berceaux brisés ;
- un troisième niveau : accessible par une porte couverte en arc brisé, c'est la chapelle qui s'y trouve. La salle est décorée de colonnettes, de moulures et de blasons. Le plafond est voûté d'ogives, avec des culots sculptés. Sur les murs, on trouve une piscine liturgique, ainsi que des fenêtres trilobées.
- un quatrième étage : une pièce voûtée d'ogives sur culots, sculptés de figurines profanes jouant des instruments de musique. Cette pièce a ainsi été nommée : "Salle des Musiciens". Son éclairage se fait grâce à trois fenêtres semblables à celles de la chapelle.
- le cinquième et dernier étage : la plate-forme défensive, à l'époque bordée par un crènelage, nous permet de découvrir une vue magnifique de la région du Quercorb.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Château de Puivert de Wikipédia en français (auteurs)

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Des édifices de la première moitié du XIVe siècle, le château de Puivert, dans l’arrière pays audois dénommé le Quercorb, apparaît assurément comme l’un des mieux conservés.
De Puivert se dégage une impression de sérénité, tout y est harmonie, puissance tranquille et grâce. L’imposant donjon à cinq niveaux, culminant à 32 mètres, et visible dans toute la région, conserve plusieurs salles voûtées. Les sculptures de la salle des Musiciens témoignent du raffinement apporté au décor du château: la légende veut en effet que Puivert ait accueilli, au XIIème siècle, des rencontres de troubadours. Au XIIe siècle, les seigneurs de Puivert sont protecteurs du catharisme. Le château est conquis par Simon de Montfort en 1210.
Le village de Puivert abrite le Musée du Quercorb où l’on retrouve l’Instrumentarium consacré à la musique médiévale.

Source : Aude Pays Cathare

vendredi 8 octobre 2010

Bouchard de Marly

Bouchard de Marly († 13 septembre 1226), était un seigneur de Marly, de Montreuil-Bonnin, et de Magny, et un croisé qui s'illustra pendant la croisade des Albigeois. Il était fils de Mathieu de Montmorency, seigneur de Marly, et de Mathilde de Garlande. Mathieu de Montmorency était lui-même fils de Mathieu Ier, baron de Montmorency et d'Aline d'Angleterre.

Son père avait participé à la quatrième croisade et, contrairement à l'ensemble des barons franciliens conduit par Simon IV de Montfort, l'avait suivi jusqu'à Constantinople. Il était mort peu après la prise de la ville, le 27 août 1204. Bouchard de Marly participe par des donations à la fondation de l'abbaye de Port-Royal-des-Champs en 1204 et épouse Mathilde de Châteaufort, fille de Gasce de Poissy, seigneur de Châteaufort, et de Constance de Courtenay et petite fille de Pierre Ier de Courtenay. De ce mariage naquirent :
  • Thibaut († 1247), abbé des Vaux-de-Cernay
  • Pierre († 1240), sire de Marly
  • Bouchard II († 1250), sire de Marly
  • Matthieu († 1234)
  • Mabile mariée à Guillaume Etendard († 1271), sénéchal de Lombardie, puis maréchal de Sicile
En 1209, il s'engage dans la croisade des Albigeois où il retrouve Simon IV de Montfort, qui est l'époux d'Alix de Montmorency, une de ses cousines. Après les prises de Béziers et de Carcassonne, Simon est choisi pour diriger les vicomtés et continuer la lutte, et Bouchard décide de rester en Occitanie pour l'aider. Simon lui confie les terres de Saissac et de Saint-Martin-en-Languedoc. A la fin de l'année 1209, alors que le pays s'agite contre Montfort, il est capturé par Pierre Roger de Cabaret et retenu prisonnier pendant deux ans dans les châteaux de Lastours.

Au printemps 1211, après avoir pris Minerve et Termes, Simon de Montfort se tourne vers Lastours et entreprend le siège des châteaux. Comprenant qu'il ne pourra pas tenir longtemps, Pierre-Roger de Cabaret libère Bouchard et l'envoie en ambassade, pour négocier la reddition des châteaux en échange d'autres domaines moins fortifiés. Par la suite, Pierre-Roger sera l'un des rares barons languedociens à rester constamment fidèle à Montfort.

Ayant recouvré sa liberté, Bouchard participe probablement au siège de Lavaur (mai 1211). Ensuite, lorsque Simon de Montfort est assiégé à Castelnaudary, c'est Bouchard qui lui amène un convoi de vivres et de renforts. Ce convoi est attaqué par le comte de Foix, mais Simon fait alors une sortie et met en déroute la troupe du comte de Foix. Bouchard participe ensuite à la plupart des campagnes de son cousin, dont le premier siège de Toulouse (juin 1211), la bataille de Muret (12 septembre 1213) et le second siège de Toulouse. Après la mort de Simon de Montfort à ce dernier siège, il seconde son fils Amaury VI de Montfort, puis participe à la croisade royale de Louis VIII et meurt au cours du siège d'Avignon. Il est enterré à Port-Royal-des-Champs.

 Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Bouchard de Marly de Wikipédia en français (auteurs)

mercredi 6 octobre 2010

Siège de Toulouse (1211)

Le premier siège de Toulouse est une opération militaire de Simon IV de Montfort dans le but de conquérir le comté de Toulouse sur le comte Raymond VI.

Les circonstances

En 1211, le comte Simon de Montfort a achevé la prise de contrôle des vicomtés Trencavel (Béziers, Albi, Carcassonne et Razès) en prenant les principales places fortes (Minerve, Termes et Cabaret). La lutte contre les cathares peut y être menée à bien, mais il reste des régions où le catharisme est fortement implanté. Il s’agit des possessions du comte Raymond VI de Toulouse (Toulousain, Rouergue, Quercy, …).

Raymond avait tenté de faire amende honorable au concile de Saint-Gilles, mais le légat du pape Arnaud Amaury avait décidé de le faire tomber et l’y avait fait condamner et avait confirmé son excommunication. Selon les règles de l’Église et de la féodalité, les biens d’un excommunié appartenaient au premier seigneur capable de les conquérir. Aussi Arnaud Amaury avait incité Simon de Montfort à le faire, lequel avait commencé par prendre Lavaur.

Le siège

Raymond de Toulouse, prévoyant le siège, avait fait incendier Castelnaudary puis avait emmené les paysans, les récoltes et le bétail afin de nuire au ravitaillement de Simon de Montfort. Simon de Montfort bénéficie d’un bataillon de croisés, menés par Thiébaut Ier, comte de Bar et de Luxembourg. La route menant à Toulouse et venant de Carcassonne était gardée par le château de Montferrand, tenue par Baudouin de Toulouse, le frère de Raymond VI. Mais ne disposant que d’effectifs insuffisants, il se rend après deux assauts et fait allégeance auprès de Montfort. D’autres forteresses se rendent à la suite de Montferrand, et Simon de Montfort approche de Toulouse dans la première moitié du mois de juin 1211.

Les consuls envoient une délégation auprès de Simon de Montfort et du légat Arnaud Amaury, protestant contre le siège qui se prépare, affirmant l’attachement de la population à la foi romaine et rappelant que cinq mille d’entre aux avaient contribué à la prise de Lavaur. Les chefs de la croisade leur demandent alors de chasser leur comte, ce à quoi les consuls répondent qu’ils ne le peuvent, étant tenus par le serment de fidélité, et que l’église ne leur avait pas ordonné de rompre ce serment. Arnaud Amaury leur déclare que s’ils ne rejettent pas leur comte, les chrétiens de Toulouse seront assimilés à des hérétiques ou à des receleurs d’hérétiques. Sur ce, la délégation rentre en ville et toute la population toulousaine décide de faire front commun face aux croisés.

Le 15 juin, Simon et son armée se présente à Montaudran pour franchir l’Hers, mais une armée réunie par les comtes de Toulouse, de Foix et de Comminges lui barre le passage. Ne pouvant forcer le passage, Simon de Montfort feint de battre retraite, traverse par un autre pont que les Toulousains n’avaient pas terminé de détruire et attaque l’armée des trois comtes qui ne tarde pas à fuir. À la fin de la journée, l’armée de Simon de Montfort et du comte de Bar s’installe devant la ville de Toulouse.

Sans machine de guerre, Simon de Montfort fait combler les fossés et fait confectionner de grandes targes pour protéger ses soldats quand ils s’approchent des remparts. Les Toulousains font une sortie pour s’emparer de ces targes, mais n’en emportent que deux et laissent plusieurs morts sur le champ de bataille. Contre l’avis du comte de Toulouse, le chef des routiers organise une sortie au moment de la sieste, mais l’alerte est donnée par Simon de Neauphle et les routiers sont repoussés.

Au bout de deux semaines, le siège n’a pas avancé, le ravitaillement de l’armée de plus en plus difficile. Aussi Simon de Montfort se rend compte qu’il n’arrive à rien, et lève le siège le 29 juin.

Conséquence

Ce siège est un échec pour Simon de Montfort qui, pour se venger du comte de Foix qui soutient le comte de Toulouse et qui a massacré des croisés à Montgey, effectue une chevauchée dans le comté de Foix afin d’affaiblir ce dernier. En revenant dans les vicomtés Trencavel, il va trouver ces dernières au bord de la révolte, et apprendre que Raymond VI de Toulouse regroupe une armée pour le combattre. Vainqueur à Castelnaudary, Montfort va devoir reconquérir ses vicomtés de Carcassonne, de Béziers et d’Albi avant de pouvoir reprendre l’offensive et de remporter l’écrasante victoire de Muret. En fait, cet échec à Toulouse n’aura fait que retarder la victoire de Simon de Montfort.


Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Siège de Toulouse (1211) de Wikipédia en français (auteurs)

lundi 4 octobre 2010

Calixte II

Gui de Bourgogne (1050–1124) fut le 162e pape catholique sous le nom de Calixte II (1119–1124).

Fils du comte Guillaume Ier de Bourgogne, dit Guillaume le Grand, et d'Étiennette. Archevêque de Vienne (Isère), il fut l'instigateur du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Calixte II de Wikipédia en français (auteurs)

vendredi 1 octobre 2010

Villerouge-Termenès

Château de Villerouge-Termenès (Aude-11)
Coordonnées GPS :
latitude 43° 00' 24" N - longitude 2° 37' 36" E

11330 VILLEROUGE-TERMENES

04-68-70-09-11

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Suite à la croisade, les tribunaux de l'Inquisition, à partir de 1230, pourchassent systématiquement les protecteurs et les partisans de la religion cathare. Les minutes des procès soigneusement retranscrites, ont conservé la mémoire de la religion et de la vie quotidienne des croyants occitans. A l'issue d'une longue traque de l'Inquisition, Guilhem Bélibaste, dernier "parfait" cathare, tombe dans un traquenard. La château résidentiel de l'archevêque de Narbonne à Villerouge a été le témoin muet de la tragique disparition de Guilhem Bélibaste en 1321.

Château situé au coeur du village médiéval où fut brûlé le dernier Parfait Cathare connu, Guilhem Bélibaste, en 1321.

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Le château de Villerouge-Termenès (en occitan Vilaroja de Termenés) est un château situé dans le département de l'Aude dans les Corbières.

Histoire

À partir de 1110 et jusqu'à la Révolution, le château et le village ont appartenu aux archevêques de Narbonne, ils étaient le siège d'une des 11 baylies de l'Archevêché.
Le château a joué un rôle important durant la croisade contre les Albigeois. Le dernier "Bon homme" cathare, Guilhem Bélibaste, y fut brûlé vif en 1321.
Le château, en ruines, est classé monument historique depuis le 6 octobre 1976.

Architecture

La forteresse date du XIIe siècle et a été remaniée au XIVe siècle.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Château de Villerouge-Termenès de Wikipédia en français (auteurs)

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Au sud de Carcassonne et de Narbonne, Villerouge-Termenès est la porte méditerranéenne des Hautes Corbières. Implanté au coeur du village médiéval, l'imposant château rectangulaire flanqué de quatre tours commande au respect.

L'aile orientale du monument abrite une très originale visite guidée audiovisuelle: «Le Monde de Guilhem Belibaste, dernier Parfait Cathare». La visite vous plonge directement au Moyen Âge : Les destins croisés de Belibaste (brûlé vif en 1321 à Villerouge) et de l'archevêque de Narbonne Bernard de Farges (seigneur des lieux) évoquent le catharisme, la puissance de l'archevêché de Narbonne et la vie quotidienne au XIVe siècle.

Pour prolonger ce voyage dans l'histoire, allez vous restaurer à la Rôtisserie Médiévale, située dans le château. Par son décorum et sa vaisselle historiquement reconstitués, par ses recettes du Moyen-Âge traduites et restituées spécialement pour Villerouge par les plus grands spécialistes, elle est unique en Europe.

Source : Aude Pays Cathare